Finance et monnaies au service de la société
Finance solidaire
La microfinance met en lien des épargnants souhaitant investir dans des activités à forte utilité sociale et des porteurs de projets n’ayant pas suffisamment accès aux financements classiques. Sa fonction essentielle est de desservir les pauvres et les exclus, elle est aujourd’hui largement reconnue comme un « levier du développement » qui contribue à la lutte contre la pauvreté . De par sa vocation double cependant, elle doit pouvoir concilier performances sociales et performances financières. L’institutionnalisation des Institutions de MicroFinance (IMF) et la pression forte des bailleurs de fonds en faveur d’une rentabilité à court terme ont souvent amené le secteur à privilégier les performances financières aux détriments de la création de liens sociaux et de capital social chez les plus démuni.es.
Investissement socialement responsable
Le concept d’Investissement responsable se réfère au fait que certaines entités financières utilisent une évaluation non seulement économique mais aussi sociale et environnementale pour sélectionner les sujets vers lesquels diriger les ressources des épargnant.es. La caractéristique de ce type d’investissements est d’analyser si les entreprises bénéficiaires se comportent dans le respect: 1) des personnes, et par conséquent de tout ce que cela implique en termes de relations humaines, contrats de travail et conditions dans le milieu du travail ; et 2) de l’environnement, –condition indispensable à observer pour toute action humaine, et encore plus pour l’entreprise –, par l’évaluation de l’impact écologique sur le territoire où sont installées les activités productives de ces entreprises.
Monnaies complémentaires, un outil de la transition économique
Comme le souligne Bernard Lietaer, les monnaies nationales et les systèmes monétaires conventionnels que nous utilisons sont, par définition, générateurs de compétition et fondés sur le principe d’une rareté maintenue de façon artificelle. Or la manière dont est créée et gérée la monnaie dans une société donnée influence profondément les valeurs et les relations humaines de celle-ci. Face aux crises récurrentes, financières mais aussi environnementale, climatique et énergétique, on assiste depuis près de 30 ans à l’apparition de monnaies dites « alternatives », « sociales », « solidaires », « locales », « affectées », « complémentaires », ou encore « plurielles » qui proposent des modes de création et de gestion alternatifs.