Convivialisme et monnaies complémentaires

Un autre monde se construit – théories et pratiques Colloque organisé pour le mouvement convivialiste Université Rennes 2 – 26-28 octobre 2015

Christophe Fourel, octobre 2015

À télécharger : PDF (52 Kio)

Résumé :

le Manifeste convivialiste débute par l’énumération des principaux dangers qui menacent aujourd’hui l’humanité. Un peu étonnamment, pas une seule des menaces énumérées ne fait directement référence à la monnaie, au système monétaire et son extrême fragilité. Même si la liste des menaces se termine par « le poids croissant des xigences de cette haute finance rentière et spéculative sur toutes les décisions politiques ».

Comme le souligne fréquemment Bernard Lietaer, un éminent spécialiste de la monnaie et des innovations monétaires, c’est que lorsqu’on évoque les risques graves auxquels est confrontée aujourd’hui l’humanité, on considère que la monnaie est extérieure au champ de toutes ces préoccupations. Or justement, il est fort probable que la monnaie, c’est-à-dire la monnaie conventionnelle, basée sur l’émission via les dettes bancaires et contrôlée centralement, soit au cœur de bien des autres menaces qu’énumère le Manifeste convivialiste : le réchauffement climatique, la fragilisation des écosystèmes, la raréfaction des ressources énergétiques, le développement du chômage les écarts de richesse, la perspective du retour possible des grandes guerres, l’insécurité croissante, etc….Si cette hypothèse est juste, alors modifier la façon dont est créée et mise en circulation la monnaie pourrait figurer parmi les leviers nous permettant de trouver des solutions à ces menaces. Et donc pourquoi pas faire prospérer le convivialisme, c’est-à-dire (toujours selon le Manifeste convivialiste) développer « un art du vivre ensemble qui valorise la relation et la coopération et qui permette de s’opposer sans se massacrer, en prenant soin des autres et de la Nature.»

Il s’agirait alors de trouver des solutions aux problèmes que les monnaies conventionnelles se sont constamment montrés incapables de résoudre : le rétablissement des liens dans la communauté, la création de travail utile et gratifiant, une écologie durable, etc… Ce que Bernard Liétaer appelle « l’abondance durable » : bref, une capacité de s’épanouir et de

croître matériellement, émotionnellement et spirituellement sans gaspiller les ressources de nos descendants.

Sources :

altersocietal.org/