Les coopératives, une bonne mauvaise solution à la vulnérabilité des femmes au Maroc ?
Espace Populations Sociétés
Gaëlle Gillot, mars 2016
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Résumé :
« La faible qualité des emplois et la vulnérabilité au travail concernent surtout des travailleurs informels et ruraux, en particulier les femmes, les jeunes et les non diplômés » soulignait une note synthétique du BIT de l’été 2014 concernant le Maroc. L’accès des femmes à l’emploi représente un enjeu de lutte de premier plan pour lutter contre leur vulnérabilité en raison de son impact sur le développement humain et économique. Pour autant, une des solutions les plus largement proposées dans le cadre du programme de l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain) est la coopérative. Ce type d’organisation du travail a connu ces dernières années un fort développement à l’échelle nationale et les Ministères, aussi bien que nombre d’organisations internationales, les présentent comme une bonne solution pour l’autonomisation des femmes en particulier dans le monde rural. Les lectures critiques, à l’échelle locale, se sont en parallèle développées montrant comment les femmes se trouvaient confinées dans des « petits projets pour femmes » qui les maintiennent dans leur situation de vulnérabilité, ne résolvent pas la question de l’informalité du travail et leur ajoutent des contraintes au quotidien. Nos enquêtes menées auprès de femmes responsables de coopératives agricoles dans la région de Rabat montrent que malgré tous les freins et contraintes, des processus d’autonomisation se mettent en place.