Atelier d’Etudes pour l’Amélioration de l’Habitat - Temha (Filadelfia Paraguay)

Felipe Zalamea, novembre 2011

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Résumé :

Technologie sociale d’irrigation permanente au service des communautés paysannes et indigènes du Chaco paraguayen.

1. Identité de la fiche

  • Nom: Atelier d’Etudes pour l’Amélioration de l’Habitat (Taller de Estudios para la Mejora del Hábitat)

  • Nom synthétique: Temha

  • Structure juridique: Entreprise sociale (société anonyme par actions)

  • Etat: Actif

  • Date de création: 2007

  • Nombre de salariés: 7 (dont 5 femmes)

  • Nombre de volontaires: -

  • Adresse postale: Casilla de correos 766, 9300 Fernheim, Paraguay

  • Email: antoniomompo@gmail.com

  • Organisations ou réseaux auxquels elle appartient: -

2. Domaine d’activité

  • Portée : locale

  • Contexte : rural

3. Description

Les débuts: problématique et création

Le Chaco est une région inhospitalière située entre l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et la Bolivie. L’eau y est rare et gérer l’eau est un problème pour les communautés qui y vivent, en particulier pour les agriculteurs. Temha a créé une technologie d’irrigation pour que les petits et moyens agriculteurs puissent optimiser l’usage de l’eau.

Le concept: idées, innovation, technologie sociale

Le système d’irrigation permanente utilise des jarres en terre de différentes dimensions et degrés de porosité, fabriquées sur place de manière artisanale et non standardisée. La jarre s’enterre avec la plante et se remplit d’eau jusqu’à ras bord: sur différents rythmes et quantités, l’eau traverse la jarre, atteint la terre et arrose la plante. Après des années d’expérimentation et d’étude, ils ont réussi à déterminer quel type de jarre (taille, grosseur, porosité, etc.) est idéal pour chaque type de plante.

Evolution

Temha a démarré en 2007 avec un groupe informel dont le but était de partager et de transférer gratuitement cette technologie aux communautés indigènes et paysannes du Chaco. Elle développe ses activités sur un terrain d’un quart d’hectare, où elle possède plusieurs potagers en bio (un en forme de mandala), une pépinière de plantes, un lombricompostage à grande échelle, un bureau et un atelier de céramique bien équipé. La structure est pensée de manière à minimiser l’impact négatif sur l’écosystème (toilettes sèches, récupération et traitement des eaux grises, réutilisation des déchets, recyclage, les lombrics mangent le papier et le carton).

Après un an de travail et sur la demande de l’ONU, ils ont développé un filtre de céramique d’une efficacité proche des 100 % contre les bactéries pour améliorer la qualité de l’eau potable pour les habitants de la zone.

En 2010, ils ont décidé de prendre un statut formel sous la forme d’une société anonyme par actions – avec un capital initial de 4.500 euros. Pour étendre leur activité et augmenter la production, ils ont acheté en 2011 un lot de terres limitrophes d’une superficie d’environ 6 hectares.

Objectifs

  • Transférer gratuitement la technologie sociale d’irrigation et de filtre bactériologique à toutes les communautés du Chaco.

  • Former et sensibiliser les communautés autour des thèmes de l’agriculture biologique, l’usage responsable des ressources, les droits humains et la qualité de vie.

  • Diffuser les connaissances, les bonnes pratiques, les techniques et les savoirs des communautés.

  • Activités

  • Démonstration de la technologie d’irrigation permanente.

  • Vente (sans but lucratif) ou échange de l’excédent d’humus et des plantes qu’ils produisent (médicinales et ornementales).

  • Production d’aliments en bio, pour l’instant seulement suffisants pour l’autoconsommation.

  • Cours, ateliers et formations principalement sur des questions d’agriculture et de durabilité, que les communautés paient avec des fonds en provenance d’ONGs ou de la coopération internationale.

  • Ecole communautaire dans laquelle les paysannes et artisans (ce sont toutes des femmes) viennent pour apprendre, diffuser leurs techniques et partager leurs connaissances et savoirs ancestraux.

  • Atelier de céramique.

  • Réseau de troc.

Bénéficiaires/Clients

Communautés paysannes et indigènes du Chaco paraguayen.

Bailleurs

Ressources propres

Autres acteurs impliqués

Aucun.

Autosuffisance et autogestion

Temha est autosuffisante et autogérée depuis ses débuts.

4. Analyse

Bonnes pratiques

Temha est une entreprise sociale avec des airs d’ONG. Quand apparaissent des excédents dans les projets de formation, ceux-ci sont réinvestis dans des projets communautaires. Leur technologie sociale d’irrigation doit atteindre tout le Chaco et d’autres zones où la rareté de l’eau représente une menace pour la qualité de vie et l’autosuffisance des communautés. De la même manière, le système de mise en commun des bonnes pratiques est un outil pour promouvoir l’agriculture biologique et préserver l’environnement.

Durabilité

  • Economique: l’argent, produit des ateliers et des formations, est suffisant pour garantir la viabilité financière de Temha.

  • Environnementale: les activités de Temha possèdent un impact net positif sur l’environnement. Le processus d’échange et de diffusion des bonnes pratiques met en avant l’agriculture biologique, la préservation de l’écosystème et l’usage responsable des ressources.

  • Sociale: la sensibilisation autour des thèmes d’égalité de genre, santé publique et droits humains, droits des minorités et des peuples indigènes, renforce l’autonomie des communautés. L’amélioration de leur qualité de vie est notable et aujourd’hui, les membres des communautés sont plus conscients de leurs droits.

  • Culturelle: les savoirs ancestraux des peuples indigènes et paysans de la zone sont valorisés et diffusés. L’école communautaire engendre un processus d’épanouissement de l’estime de soi et de la dignité.

Reproduction de bonnes pratiques et transfert de technologies sociales

Le modèle d’école communautaire peut être mis en place dans des régions où prédomine (encore) l’agriculture paysanne et où l’on cherche à promouvoir la durabilité. La technologie d’irrigation peut être adaptée à toute région où la rareté de l’eau pose problème.

Note: Vous pouvez télécharger la fiche technique complète en fichier attaché.

Vidéo en espagnol:

Sources :

Pangea sostenible/Sustainable Pangea www.sustainable-pangea.org/