Alterdémocratie, alteréconomie. Chantiers de l’espérance
Recherches | Revue du MAUSS n°26
Collectif, Editions la Découverte, France, novembre 2005
Le précédent numéro de La Revue du MAUSS dressait le constat de l’existence d’un malaise, à tout le moins, dans la démocratie. Le doute sur ses potentialités et sur sa réalité s’étend chaque jour un peu plus. Mais jusqu’où convient-il de désespérer ? La seule chose sûre est que, dans leur état actuel, les mécanismes de la démocratie représentative ne peuvent plus se suffire à eux-mêmes et qu’il faut revigorer l’esprit même de la démocratie. Ce sont les modalités, les potentialités et les limites de ces alternatives à la démocratie représentative - démocratie participative, associationniste ou directe, forums plus ou moins hybrides, organisations ou coopérations en réseau, etc. -, bref, de tout ce qui relève de l’alterdémocratie, que le présent numéro se propose d’examiner et d’évaluer, avec une réouverture symétrique du débat sur l’alteréconomie. Face à la menace, qui se précise, d’une crise économique et environnementale de très grande ampleur, les perspectives d’une « décroissance conviviale » et d’une redéfinition de la richesse sont-elles crédibles ? Et quels rapports entretiennent-elles avec l’idéal démocratique ? Tout ici est en chantier, les chantiers de l’espérance. Pour éviter les désillusions, il reste, sans doute, à mieux faire apparaître le dénominateur commun à ce qui se cherche ici et là. Peut-il s’agir d’autre chose, en définitive, que de bâtir une social-démocratie planétaire, radicalisée et universalisée, capable d’intégrer dans son programme la fragilité de la nature, la diversité des cultures et des systèmes politiques, comme les limites à la fois de la démocratie représentative et de la richesse marchande ?